Sunday, February 26, 2006

Citation du 27 février 2006

« Tous délibèrent, un seul décide. »

Maxime

(Suite du 26 février)

On a vu en quoi la démocratie pouvait répondre aux critiques d’inefficacité, de faiblesse, où la parole du débat parasite l’action politique.

Mais cette solution ne nous évite pas un écueil important : comment éviter que la « délibération » se vide de son contenu au profit de la délégation ? On aperçoit bien dans les démocraties modernes l’existence de cette dérive : un suffrage (tel celui de l’élection du Président) se déroule avec une participation satisfaisante, puis les autres scrutins (législatifs, exécutif régional) ont un taux d’abstention plus élevé, comme si les citoyens estimaient avoir assez fait avec la première élection, comme si il n’y avait plus rien à décider ensuite : c’est l’affaire de ceux qui sont déjà élus.

Autrement dit, la difficulté de la démocratie, ce n’est pas l’excès de délibération, mais son insuffisance. Délibérer, de n’est pas palabrer entre ignorants sur des faits qu’on ignore. C’est confronter les points de vue sur les valeurs qui vont orienter l’avenir. L’avenir, de toute façon il arrivera ; au mieux on peut l’infléchir ; au pire il est inexorable. Mais, même dans ce cas, il reste à savoir si on le subira ou si on comprendra ce qui nous arrive. L’exemple de la réforme des retraites a été révélateur : les passions ont éliminé le débat au profit d’une empoignade idéologique, c’est-à-dire coupée de la réalité.

Quand tous ne délibèrent pas, alors c’est là, oui, qu’un seul décide.

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