« Tolérance - Pardonnons-nous réciproquement nos sottises»
Voltaire - Dictionnaire philosophique (article Tolérance)
Le spécialiste de la tolérance qu’est Voltaire (pour ne pas l’appeler comme certains « le fanatique » de la tolérance !) nous le dit : tolérer n’est pas accepter, ni partager les opinions d’autrui ; c’est ne pas les combattre, ne pas châtier ceux qui les ont proférées.
La question : qu’est-ce qui justifie la tolérance ? Pour Voltaire ce n’est pas un grand principe, du genre respect de l’autre, respect de ses droits imprescriptibles, encore moins l’amour du prochain. Non. La tolérance est simplement le réalisme : elle s’applique seulement aux erreurs et aux sottises (car pour la vérité il doit y avoir adhésion). Si nous ne tolérons pas les erreurs des autres, alors non seulement nous ne supporterons personne, mais nous devrons nous condamner nous-mêmes. L’intolérance est ruineuse.
Autre question : qu’est-ce qu’une sottise ? Voltaire toujours nous en donne l’exemple : s’agissant de différence de religion, la véritable sottise est de vouloir convertir les autres car cela ne se fera que par la force et les massacres. Il faut donc passer du « égorgez-vous les uns les autres » à « acceptez vos différences ». On n’en est donc pas à dire qu’il n’y a qu’un seul Dieu que les uns nomment Jéhovah, les autres Yaveh, d’autres encore Allah, que toutes les religions ont le même message, ni qu’on est tous des frères. Ce syncrétisme est lui-même une violence contre les dogmes : il est donc – potentiellement - lui-même intolérant.
Restons modestes ; sinon on finira par dire comme Claudel : « La tolérance, il y a des maisons pour ça ! »
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