Thursday, June 15, 2006

Citation du 16 juin 2006

Tout est bien qui n’a pas de fin.

Jules Laforgue

Il n’y a pas que les philosophes qui affectionnent les paradoxes ; les poètes aussi.

Ce qui ne dure pas ne serait-il pas bon ?

Exemple 1 : les petits plats style « nouvelle cuisine » ont une saveur délicate et sont pourtant fort parcimonieux ;

Exemple 2 : l’explosion du plaisir est l’affaire d’un instant ;

Exemple 3 : la joie est toujours un sentiment à la fois délicieux et transitoire (Spinoza disait qu'elle correspond au passage d’un niveau de perfection à un autre plus élevé)

Pourquoi suffirait-il que ce que nous vivons nous apparaisse comme indéfini pour être bon ?

Exemple : si j’ai mal aux dents, faut-il me dire qu’il suffirait que cela dure éternellement pour être bon ?

Dira-t-on que ce n’est pas parce que ça dure que ça devait être bon, mais c’est parce que c’est bon que ça devrait durer ? Même si la formule de Laforgue conduisait à cette interprétation, son épouvantable banalité nous interdirait d’en faire état.

En fait seule l’idée de l’éternel retour nietzschéen aurait une valeur ici. Tout ce qui dure n’est pas bon ; en revanche l’amour de la vie réclame l’éternité, et la seule éternité accessible à l’entendement fini qui est le notre est la réitération indéfinie (source possible de l’idée de cycle des réincarnations).

Tout ce qui est bon appartient à la vie.

La vie ne doit pas avoir de fin (éternel retour)

Donc tout ce qui est bon n’a pas de fin.

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