Tout est bien qui n’a pas de fin.
Jules Laforgue
Il n’y a pas que les philosophes qui affectionnent les paradoxes ; les poètes aussi.
Ce qui ne dure pas ne serait-il pas bon ?
Exemple 1 : les petits plats style « nouvelle cuisine » ont une saveur délicate et sont pourtant fort parcimonieux ;
Exemple 2 : l’explosion du plaisir est l’affaire d’un instant ;
Exemple 3 : la joie est toujours un sentiment à la fois délicieux et transitoire (Spinoza disait qu'elle correspond au passage d’un niveau de perfection à un autre plus élevé)
Pourquoi suffirait-il que ce que nous vivons nous apparaisse comme indéfini pour être bon ?
Exemple : si j’ai mal aux dents, faut-il me dire qu’il suffirait que cela dure éternellement pour être bon ?
Dira-t-on que ce n’est pas parce que ça dure que ça devait être bon, mais c’est parce que c’est bon que ça devrait durer ? Même si la formule de Laforgue conduisait à cette interprétation, son épouvantable banalité nous interdirait d’en faire état.
En fait seule l’idée de l’éternel retour nietzschéen aurait une valeur ici. Tout ce qui dure n’est pas bon ; en revanche l’amour de la vie réclame l’éternité, et la seule éternité accessible à l’entendement fini qui est le notre est la réitération indéfinie (source possible de l’idée de cycle des réincarnations).
Tout ce qui est bon appartient à la vie.
La vie ne doit pas avoir de fin (éternel retour)
Donc tout ce qui est bon n’a pas de fin.
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