« Je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur. »
Philippe Pétain - Discours à la Nation 17 juin 1940
Au sein de la tragédie de la capitulation, voici la bouffonnerie de ce vieillard calamiteux qui s’offre en victime sacrificielle, afin que, grâce à l’équation Moi-Pétain= la France, celle-ci soit épargnée. Que ce corps brisé par l’âge devienne le dernier rempart de l’intégrité du territoire et de la souveraineté nationale, voilà qui nous ferait tordre de rire si l’épouvantable réalité de la défaite et de l’occupation n’était là pour nous en dissuader.
Mais Philippe Pétain n’est pas un bouffon tragique ; il nous conduit bien au-delà : certes il joue sur le charisme comme source de pouvoir, mais plus encore il s’approprie la légitimité divine dont jouissaient les rois capétiens. Et il est encore bien plus que ces rois, lieutenants de Dieu sur terre : le maréchal, victorieux de Verdun, devient le Rédempteur qui se sacrifie pour la Patrie. Il va ainsi racheter les pêchés d’un peuple qui a préféré écouter les mensonges des dégénérés judéo-marxistes plutôt que les appels virils de la droite nationale.
Imaginez aujourd’hui le tableau. Notre chef d’Etat, au lieu de nous dire : je suis le rassembleur qu’il vous faut, venez donc chez moi, dans mon grand salon il y a la lumière de la démocratie et la chaleur de la prospérité, nous dirait : « En moi bat le cœur de Condorcet, de Rousseau et de Saint-Just( !) : Je suis le Rempart de la Démocratie, Je vous protègerai de la dictature fasciste. Je garanti votre sécurité, Je sauvegarderai votre liberté, et Je vous rendrai le pouvoir confisqué par des politiciens corrompus. »
« Dieu est mort » disait Nietzsche ; et il enchaînait : « Hélas », sous entendant : car voici revenu le temps des idoles. Staline ; Mao ; Hitler ; le Maréchal ; etc. ; le XXème siècle a été le siècle des idoles ; espérons que le XXIème sera celui de l’homme.
No comments:
Post a Comment