Thomas d’AQUIN, Somme théologique, II-II, q. 66, art.7
Une supposition, vous êtes Thomas d’Aquin (LE Saint Thomas), tranquillement assis dans le métro entrain de relire une fois de plus les Seconds Analytiques (1). Et vous entendez ceci :
« Bonjour madame, bonjour monsieur,
Je m’appelle Roger et je sors de prison.
Ça fait huit jours que je dors dehors parce que je n’ai pas de logement. Je n’ai pas de travail non plus, et je n’ai pas d’argent.
Je vais passer parmi vous, si vous voulez bien me donner une petite pièce pour m’aider à sortir de cette mauvaise passe.
Merci. »
Qu’allez-vous faire ? Lui donner de l’argent ? Mais en avez vous ? Supposons que non (vous avez déjà donné votre bourse à d’autres miséreux qui pullulement dans cet endroit à Paris). Alors vous allez lui dire :
« Roger, toi aussi tu es un enfant du Seigneur. Tout ce qui a été crée l’a été pour l’humanité entière, donc pour toi également. Tu as faim ? Sers-toi chez Lidl et sors sans payer. Tu as froid ? Vas chez Tati et rhabille-toi dans une cabine d’essayage. Tu n’as pas de logement ? Prend un pied de biche et installe-toi dans un logement inoccupé.
Et si on te le reproche (car des infidèles pourraient préférer la loi de l’argent à la loi du Seigneur), dis-leur que tu n’as rien volé, que tu t’es contenté de prendre ce qui t’appartenait déjà, ce qui t’était destiné par la Divine Providence. Et dis-leur que c’est pour ça que tu t’es servi au Lidl et pas chez Fauchon. »
(1) Voyons bande d’ignorants ! C’est un traité d’Aristote.
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