Deux fois : une fois de trop.
Ambrose Bierce - Le dictionnaire du diable
- Je ne le répèterai pas : tu dois m’obéir illico, à la première injonction…
- Achetez votre studio en multi-propriété : une semaine chaque année aux Baléares..
- La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit.
- Le facteur sonne toujours deux fois.
- « - Montand:
Je t'aime... Je t'aime... Je t'aime...
- La téléphoniste:
Je t'aime, je t'aime... Alors ? trois fois je t'aime ? » (Texte du sketch)
--> Vous avez remarqué ? A part la déclaration d’amour (et encore…) la répétition est reçue comme un affaiblissement, comme un affadissement : il n’y a que le facteur - visiteur inessentiel - pour sonner deux fois. Quand aux vacances passées chaque année au même endroit, tous les ados en gardent un souvenir calamiteux..
L’idée est toujours la même : on ne revient pas sur le passé, quand on remet ses pas sur ses traces anciennes, on ne fait que leur ajouter des traces nouvelles ; les regrets de ce qui ne se répète pas ne sont pas que stériles. Ils relèvent d’une incompréhension profonde de ce qui fait la valeur de la vie.
Alors, faut-il malgré tout le répéter ? Il faut un philosophe comme Nietzsche pour théoriser l’Eternel retour, qu’il oppose à la philosophie chrétienne de l’histoire qui va de la chute à la rédemption.. L’Eternel retour dont je ne garderai ici que la valeur de test : c’est lui qui permet de savoir si nous aimons la vie, dans la mesure où nous aimerions qu’elle revienne et répète indéfiniment ce qui vient de nous arriver - en bon comme en mauvais.
Toutefois, c’est Saint Augustin - Saint Père de l’Eglise, faut-il le rappeler (= une fois de trop !), qui disait :
Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède.
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