La citation du jour poursuit son enquête sur le baiser : un peu de tendresse dans un monde de brutes…
Baiser, cette soudure de deux tubes digestifs.
Albert Cohen – Solal
Tous ceux qui adulent Albert Cohen (Belle du seigneur !!!) vont me détester d’avoir choisi cette ignoble citation. Comment le lyrique, le bouleversant, le subliiiime peintre de l’amour peut-il avoir commis une telle pensée ?
L’amour « profond », le pur amour, celui du chevalier pour sa dame, doit-il être « sans les mains » (et sans tout le reste) ? L’amour véritable doit-il faire l’impasse sur le corps ?
Nous – Citation du jour – qui prétendons faire la promotion de la tendresse contre la brutalité, devons-nous aussi exclure ces manifestations physiques de l’amour, qui s’accompagnent du déchaînement de l’agressivité ? Les yeux dans les yeux, tout juste la main dans la main – et basta ?
Reprenons le débat.
Le baiser : bouche à bouche sinon ça ne nous concerne plus – est comme le disait un médecin, la façon la plus simple d’échanger des tissus (= salive). Pouah ! C’est dégoûtant, et les petits enfants ont raison de faire la grimace quand ils voient ça à la télé.
Bon. Mais n’oublions pas que le baiser sur la bouche a depuis les temps les plus anciens une dimension mystique (confère la Bible). Le baiser sur la bouche, c’est l’échange des souffles – et le souffle est divin (rappelons-nous que Dieu a donné la vie à Adam en lui soufflant dans les narines). Lorsque j’embrasse l’autre sur la bouche, c’est échanger nos souffles, c’est donc communier avec lui en Dieu.
Mais alors : le baiser, c’est la soudure de deux poumons.
Ça va mieux comme ça ?
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