Baiser. Que de misères n'oublions-nous pas dans ces secondes de vertiges ! Et le châtiment, au sortir de ces enlacements, c'est le retour à la lucidité, le reflux du passé qui revient, de l'avenir qui se dessine.
Rex Desmarchais (Romancier québécois contemporain) - L'Initiatrice
L’espace d’un instant, faites comme moi : transformez-vous en voyeur : matez les jeunes voisins qui se bécotent à la fenêtre. Allez-y, n’ayez pas peur : c’est pour une investigation scientifique (1).
Moi, ce qui m’intéresse avec le baiser, ce n’est pas ce qui se passe pendant, mais ce qui se passe après.
Voyez ce jeune homme, tel qu’il nous apparaît sur la troisième photographie (vous voyez mal ? Agrandissez la photo, Blogspot™ a tout prévu).
Parait-il excité ? Non. Ou bien ravi ? Pas plus. Simplement satisfait de lui ? Pas seulement.
Non, moi je lui trouve un air brouillé, flottant, vague, comme quelqu’un qui serait encore dans un autre monde, où plus rien n’a de contour, où les objets n’existent plus, tout juste leurs formes ou leurs couleurs. En bref, il est dans un monde de sensations.
Alors, ce que dit notre romancier québécois est très vrai. Le baiser (je veux dire le baiser d’amour) nous met hors du temps, hors du passé, hors de l’avenir. Mais ce qu’il oublie de nous dire, c’est : qu’est-ce que c’est que le présent qui subsiste, quand il n’y a plus de passé, et plus d’avenir.
Réponse : il ne reste que les sensations à l’état brut.
Il se publie aujourd’hui un tas de bouquins pour vous inciter à faire des expériences philosophiques.
Pourquoi pas ? En tout cas, en voici une de plus
(1) Notons quand même que ces jeunes gens qui se mettent à la fenêtre pour se bécoter s’exhibent un tantinet…
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