Il est toujours grandiose et significatif d'atteindre, au jour prescrit, l'objectif qu'on s'était fixé. Champion olympique avec préméditation, ça ira bien chercher dans les dix ans de frisson ferme.
Antoine Blondin - Ma vie entre des lignes
Avouez que je vous ai laissé tranquille avec les Jeux Olympiques. Je n’ai pas gâché votre plaisir avec mes grommellements de vieux schnok.
Hé bien maintenant que c’est terminé, je vais les célébrer à mon tour.
Ce que je voudrais évoquer dans cette célébration, ce n’est tant l’exploit, que l’exploit avec préméditation, selon la formule de notre auteur.
Au fond, les Jeux Olympiques sont un exemple, un peu grossi mais à peine, de ce que nous rencontrons dans notre existence : la mise en œuvre de contrats.
Le champion olympique en effet s’entraîne pour réussir les minima olympiques à la date voulue, et cela dès qu’il en a fini avec les présents jeux. Il s’y engage vis-à-vis de lui-même, de son entraîneur, que sais-je encore ? Et puis il s’entraîne aussi pour arriver en finale, pour décrocher une médaille… dans 4 ans.
Tout ça fait frissonner Antoine Blondin. Mais pourquoi donc ? Ne faisons-nous pas un peu la même chose ? Croyez-vous que les agrégatifs commencent en ce moment à préparer l’agrégation pour le printemps prochain ? Pas du tout. Ils ont attendu avec impatience la publication des programmes en juin dernier, et ils s’y sont mis tout de suite.
Encore, comme les champions du sport préparent-ils un concours. Mais nous-mêmes, ne passons-nous pas des contrats avec nous-mêmes ? Je veux à 30 ans avoir réussi telle ou telle chose. Je veux, cette année obtenir tel résultat, etc. ? Nous balisons l’avenir en le découpant en tranches définies par des engagements.
Après évidemment, on fait ou on ne fait pas ce qu’il faut pour y arriver, tout comme le sportif. Mais au moins nous savons où nous allons, et nous ne croyons pas a priori utile de ne compter que sur le hasard – ou la chance – pour y arriver.
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