Sunday, September 28, 2008

Citation du 29 septembre 2008


Gouverner, c'est choisir.

Duc Gaston de Lévis. 1720-1787

Gouverner, c'est choisir, si difficiles que soient les choix.

Pierre Mendès-France – Discours à l’Assemblée nationale 3 juin 1953

Plus que la maxime du duc de Lévis, c’est l’emploi qu’en fait Mendès-France dans son discours pour l’investiture du président du conseil, qui est resté dans les mémoires et qui mérite qu’on y revienne aujourd’hui.

Première question : si cette maxime est vraie, alors on peut se demander si nos gouvernants gouvernent réellement. Ont-ils une marge de manœuvre ? Ont-ils des choix possibles ?

Et s’ils ne l’ont pas, sont-ils il encore des gouvernants ? Font-ils quelque chose de plus qu’expédier les affaires courantes ?

Face à la crise financière, on entend dire qu’ils sont comme des bouchons emportés par le courant. D’autres disent qu’ils ont pourtant encore plusieurs politiques possibles, et qu’ils font semblant d’être contraints par la crise internationale.

Mais une seconde question apparaît à la lecture du discours de Pierre Mendès-France.

Ce que Mendès-France affirmait dès 1953, c’est qu’il fallait mettre un terme à la ruineuse guerre d’Indochine – raison sans doute pour la quelle il ne fut pas investi. L’urgence était de reconstruire la France, et cela imposait donc le renoncement à l’Outre-mer.

Autrement dit, quand on fait quelque chose, alors nécessairement on ne peut plus faire autre chose. C’est ce que révèle la crise actuelle : en restreignant les choix, elle nous oblige à renoncer à certains projets. On ne peut pas tout faire, ni tout avoir. Les dirigeants politiques doivent savoir hiérarchiser les objectifs et renoncer à ceux qui, n’étant pas prioritaires, empêcheraient d’atteindre les plus urgents si l’on prétendait les poursuivre tout de même.

Le politique honnête est celui qui dira : si je fais cela, alors je ne pourrai pas faire ceci.

--> Nous y voilà : nous arrivons finalement à une formule du courage politique.

Le vrai courage politique, est non pas de faire, mais de renoncer à faire.

« Mesdames et messieurs, je veux en prenant la parole aujourd’hui devant vous, prendre l’engagement solennel de ne pas tenir certaines de mes promesses, afin de pouvoir en réaliser plus efficacement d’autres que je vous ai également faites l’an dernier en me présentant à vos suffrages. »

Ça c’est de la com !

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