Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie.
Evangile de Luc – La parabole du dîner 14, 23 (1)
On se doute que cette parabole étrange a fait couler beaucoup d’encre et suscité bien des sermons.
- Jésus fait-il ici l’éloge de l’intolérance et des conversions à la hache, la tête de l’infidèle sur le billot ?
- Ou bien ne fait-il que fustiger l’appétit de la chair et les préoccupations matérialistes qui détournent de Dieu ?
Je serais tenté de croire plutôt à cette dernière explication, encore que bien des infidèles aient été sacrifiés au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Ce qui est certain, c’est que si Dieu t’appelle, vas-y ; et ne t’attends pas à ce qu’il t’appelle une seconde fois : aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper.
Mais plus encore, c’est le rejet des préoccupations terrestres qui frappe. L’homme qui va aux champs, celui qui essaie une paire de bœuf ou celui qui va se marier : qu’ils laissent tomber tout ça pour aller au banquet du Seigneur.
Oui, mais alors les intégristes catho ont raison de dire que les protestants ne sont pas des vrais chrétiens. Parce que eux, le travail et l’argent, ils pensent bien que ça fait le bonheur de Dieu. Ou si vous préférez une formule moins choquante, que l’homme peut faire son salut par son travail et que l’argent qui le récompense et mesure son mérite justifie aussi qu’il entre au paradis.
Si donc les puritains ont raison, il faut réécrire la parabole du banquet :
« Deux jours avant l’heure du souper, un jeudi, le maître envoya ses serviteurs dire aux conviés : Quand vous aurez fait vos 35 heures augmentées des heures supplémentaires, et quand vous aurez fini de balayer votre bureau, venez, car tout sera prêt. »
(1) Voici le texte de la parabole des invités du dîner,
« …Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens.
A l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés: Venez, car tout est déjà prêt.
Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit: J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le voir; excuse-moi, je te prie.
Un autre dit: J'ai acheté cinq paires de boeufs, et je vais les essayer; excuse-moi, je te prie.
Un autre dit: Je viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis aller.
Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur: Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.
Le serviteur dit: Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place.
Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie.
Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper. »
Luc, 14 16-24
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