Un amour commence à exister quand chacun offre à l'autre le fond de ses pensées, les secrets les plus verrouillés. Sinon, ce n'est pas de l'amour, c'est de l'échange de peaux, de désir immédiat.
Katherine Pancol – Un homme à distance
Peinture et poésie se font comme on fait l'amour : un échange de sang, une étreinte totale, sans aucune prudence, sans nulle protection. Le grand saut, à chaque fois.
Joan Miró – Le Figaro Magazine - Juillet 2007
…L’amour, c’est l’intimité sans retrait, alors que la caresse, c’est le contact à la superficie de deux épidermes…
Alors ? Voilà encore le moment des mots bleus ? Celui des fadaises chuchotées qui dégagent un parfum de violette ? Laisse tomber !
Je ne ferai pas grief à Katherine Pancol d’avoir écrit cette phrase. Après tout peut-être avait elle un développement sur les rapports amour/amitié à placer. Mais si je la cite, c’est parce qu’elle me sert de rampe de lancement pour la pensée de Miró sur les étreintes de l’amour.
Entre la caresse qui permet à deux peaux de jouir l’une de l’autre et l’étreinte il y a plus qu’une différence d’intensité. Il y a en outre une fusion entre deux corps, qui ne sont pas seulement faites de muscles et d’os, mais aussi de chair.
Je ne reviendrai pas sur la signification de la chair en amour. J’ai déjà donné mon sentiment là-dessus, grâce au chef d’œuvre de Johnny Hallyday (voir ici). Par contre ce que Miró nous explique, c’est que pour rencontrer l’autre dans l’effusion de l’étreinte, il faut oublier toute prudence, renoncer à toute protection – et bien sûr, on pense tout de suite aux rapports sexuels protégés : sortez couverts !
En vérité, je ne sais pas quand Miró a donné cette interview : en tout cas étant mort en 1983, il n’a sûrement pas connu l’origine exacte du sida.
Mais nous…. Nous qui savons, allons nous dire que l’amour et la capote ne vont pas ensemble ? Allons nous dire à la femme qui défaille entre nos bras : « Chérie, je ne veux pas mettre de préservatif, parce que, faire l’amour avec toi, c’est un échange de sang, une étreinte totale, sans aucune prudence, sans nulle protection. Le grand saut, quoi… »
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