Chien hargneux a toujours l'oreille déchirée.
Jean de La Fontaine – Le Chien à qui on a coupé les oreilles (Fable)
On sait que, concernant le sens véritable de la mutilation de l’oreille que Van Gogh s’est infligée à lui-même, les intrerpétations sont légions.
C’est qu’on ne peut s’empêcher d’y voir un acte grave, qui met en jeu quelque chose d’essentiel pour l’homme. Non que l’oreille soit indispensable pour vivre (et d’ailleurs entendrions nous moins bien sans le pavillon de l’oreille ?) ; mais plutôt parce qu’une valeur symbolique s’y trouve attachée : c’est un organe relationnel, qui nous permet d’être en communication avec les autres – ou à l’écoute de la nature.
L’idée de La Fontaine, c’est que l’oreille est plus gênante qu’autre chose et que le chien a bien tort de se plaindre de l’avoir coupée.
Car Chien hargneux a toujours l'oreille déchirée. Sans oreilles, il offre donc moins de prise à ses adversaires.
Après tout, nos joueurs de rugby l’ont bien compris
comme en témoigne cette photo de Thierry Dusautoir : à son poste (3ème ligne si mes informations sont bonnes), il est important de pouvoir percuter l’adversaire sans y perdre quelque chose.
Dernière remarque pour signaler l’importance accordées aux oreilles : on a été horrifié de la cruauté du boxeur Mike Tyson, mordant son adversaire à l’oreille en plein combat. (1)
Voilà des boxeurs qui s’aplatissent la face à coup de poings lourds comme des locomotives – et une simple morsure à l’oreille faite hurler d’horreur tout le public.
D’ailleurs autrefois existait une punition barbare consistant à couper les oreilles d’un coupable : on l’essorillait.
(1) Contre Evander Holyfield en 1996. Voir la vidéo ici (l’enlacement fatal est à 2’40’’)
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