Citation du 3 juillet 2009

Méditons ce pari (faustien), car il pourrait bien résumer, aujourd’hui plus que jamais, l’enjeu de toute existence.

Jean-Pierre Hamel – La citation du jour (2 juillet 2009)

Et une auto-citation, une !

Ne vous fâchez pas, je ne recommencerai plus – Promis !

En fait, je voudrais simplement souligner une caractéristique de notre civilisation méphistophélique, qu’on a souvent décrite comme époque du profit, du gaspillage, de la jouissance, de la consommation, que sais-je encore ?

Tout ça est vrai, mais on devrait aussi insister sur une caractéristique peut-être plus profonde : la valorisation de l’instantané, puisque c’est ça aussi qui est offert à Faust.

Car, si l’on met de côte de profit capitaliste, qui sait intégrer le temps à ses calculs, l’essentiel est bien là : le refus de l’attente ; l’indifférence à l’égard de l’avenir ; la préférence pour ce qui ne dure pas.

- Refus de l’attente : c’est je veux tout, tout de suite. Et je n’accepte pas l’effort fait pour obtenir quelque chose plus tard. C’est le règne du pré-fabriqué, du tout de suite consommable, du tout de suite jetable.

- L’indifférence à l’égard de l’avenir : voyez comme les défenseurs de la Planète sont obligés de se battre pour intégrer cette dimension du futur : même si ce que vous faites n’a pas d’effet observable aujourd’hui, songez au monde que vous allez laisser à vos enfants. Traduisez : l’avenir nous intéresse si peu, qu’on est obligé de nous le vendre à travers l’amour que nous portons à nos enfants. (1)

- Préférence pour ce qui ne dure pas : c’est le règne de la nouveauté, celui de la mode qui se démode en un rien de temps, de l’émotion qui s’oubliera demain pour renaître grâce à un autre événement.

On est tous pressés, ce qui demande le détour et l’effort soutenu n’est consenti que s’il y a une récompense intermédiaire.

Un post comme celui-ci, s’il prétend à être lu ne devrait pas dépasser une demie page de texte A4…

C’est pour ça que je ne vous ai pas balancé dans le stade esthétique de la vie selon Kierkegaard…

(1) On peut aussi penser aux efforts déployés par Hans Jonas pour intégrer dans l’éthique la responsabilité des hommes à l’égard du futur (et d’abord des générations futures)