Plus un singe monte dans un arbre, plus il monte sur les fesses.
Proverbe québécois
Fesse I
J’ai bien envie de demander à nos amis québécois, qui ont semble-t-il souvent l’occasion d’observer des singes, s’ils confirment le proverbe cité ici.
Mais au fond, l’exactitude de l’observation est-elle si importante ? Car nous le savons, ce qui est en jeu ici, c’est l’idée que, pour nous aussi – pour nous d’abord devrais-je dire – on doit pour se hisser dans la hiérarchie compter sur ses fesses.
Dans l’entreprise, c’est ce qu’on appelle la « promotion canapé », sévèrement réprimée par la loi, mais qui se pratique un peu partout…
Je n’ai pas trop envie de faire un sermon sur la nécessité de maintenir un haut niveau de moralité dans l’entreprise, ni de peindre les méfaits de cette pratique qui permet à des bimbos écervelées de parvenir à des niveaux de responsabilité qui excèdent largement leurs compétences.
Si nous laissons de côté l’aspect strictement sexuel de la chose, l’idée que des femmes – et des hommes – parviennent à la réussite professionnelle grâce à leur beauté physique ne me paraît pas très choquante. Certes il est risqué de ne s’en remettre qu’à ça : une blonde à la grosse poitrine peut se révéler un placement déplorable si on lui confie le service comptabilité pour la quelle elle n’est pas faite. Mais qu’est-ce qui l’empêcherait d’être aussi brillante par son intelligence que par son tour de poitrine ? Et pourquoi un DRH devrait-il l’écarter au profit d’une planche à pain ?
Bien entendu, l’imaginaire de chacun peut varier et l’aspect physique d’une personne peut donner lieu à des sentiments très différents selon les gens. Les stéréotypes sociaux peuvent aussi jouer un très grand rôle et contribuer à fausser le jeu. Mais le principe reste.
Il ne s’agit pas simplement de dire que le corps est une expression de l’être que nous sommes – même si c’est vrai. Il s’agit de dire que dans la vie, nous devons faire avec ce que nous sommes, aussi bien par notre intelligence, notre personnalité, et notre physique.
Voyez par exemple le cas des enseignants : ils entrent dans leur classe non pas seulement avec leur statut de prof, ou leur intention pédagogique. Ils y entrent aussi (et peut-être surtout) avec leur aspect physique, leurs vêtements, leur tenue, leur voix.
Supposez que vous soyez un super beau mec, prof d’anglais de surcroît, vous allez faire craquer toutes les gamines qui vont dessiner des jolis cœurs roses sur leur cahier. Mais supposez aussi que votre voix n’ait pas muée, que vous parliez dans un registre criard, ridicule et fatiguant.
Ce n’est pas rien : je propose que les concours d’enseignants intègrent un crash test vocal.
2 comments:
Pourriez vous développer, dans un prochain billet, l'idée que le corps est une expression de ce que nous sommes ? Cela me semble un sujet tout à fait intéressant.
J'ai mis ma réponse sur mon Blog Docteur-Philo:
Post du 12 octobre
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