Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.
Pascal – Pensées (fragment 139-136)
Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.
Reiser – La famille Oboulot (Feuilleton en Bande dessinée)
Tout le malheur des hommes…
Et c’est un campeur philosophant sous la pluie qui dit ça ! Vous imaginez, vous, le héros de Camping 2 déclamant cette Pensée de Pascal ?
Vous en connaissez beaucoup des bandes dessinées qui s’achèvent sur une citation des Pensées de Pascal ? À part Snoopy capable de citer Kant, je n’en vois guère… sauf Reiser qu’on n’aurait peut-être pas attendu ici.
Et en plus, la citation de Pascal constitue la chute de l’épisode qui, en hissant le propos, enfonce un peu plus les autres personnages – ceux qui restent dans le camping – dans leur médiocrité.
Reste qu’à mon avis Pascal n’aurait pas souscrit à cette mise en œuvre de sa pensée, lui pour qui peu importait la nature de notre activité, car ce qui compte, c’est le fait que nous soyons actifs pour oublier notre condition humaine (= divertissement).
Car qu’est-ce qu’on voit, en haut de la page ? La Famille Oboulot en vacances. Est-ce que ça ne veut pas dire qu’il vaut mieux continuer de travailler au lieu de prendre ses congés ?
Dans ce cas, quand la compagne du campeur-pascalien s’écrie : « L’important c’est de se faire une vie heureuse toute l’année » on doit comprendre qu’il ne s’agit pas simplement d’un peu de sagesse (= Pourquoi attendre demain pour être heureux ? Pourquoi admettre qu’on soit heureux à temps partiel – 5 semaines par an ?) mais bien que ce soit ici et maintenant, dans l’atelier, au bureau, au boulot que nous devons être heureux.
Moyennant quoi, le projet de réforme des retraites nous propose 2 années de bonheur en plus.
On devrait en demander d’avantage.
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