Une amélioration du sort de l’humanité passe moins par la réduction de la pauvreté que par la lutte contre les inégalités. Pour que les pauvres soient moins pauvres, il faut que les riches soient moins riches.
Rony Brauman (Ancien directeur de Médecins sans frontières), cité dans Le forum de Lyon du journal Libération (septembre 2010)
Si vous n’aviez lu que la seconde phrase de cette citation vous auriez, j’en suis sûr, haussé les épaules avec lassitude. Faut-il donc proposer une fois de plus de redistribuer les richesses pour réduire la pauvreté ?
Oui mais voilà, ce n’est pas ça que dit Rony Brauman. La pauvreté selon lui ne se définit pas seulement par la pénurie, mais aussi par l’écart entre les plus fortunés et les plus pauvres. Il s’agit de faire de la pauvreté non pas l’exacte contrepartie du dépouillement matériel, mais le sentiment d’une insupportable injustice.
Que faire pour lutter contre la pauvreté ?
1 - Laissons de côté la réponse cynique qui consisterait à dire qu’il suffit que les riches cachent leur richesse au lieu de l’exhiber – ce qu’ils font fort bien en Suisse ou dans d’autres paradis fiscaux.
2 - On peut aussi réduire l’écart de fortune par des prélèvements fiscaux proportionnels : même si ça n’enrichit pas les pauvres, ça peut contribuer à rendre leur dénuement moins douloureux (voyez l’impopularité du « Bouclier fiscal », conçu pourtant comme un instrument de justice !).
Façon de dire que même si on ne peut pas lutter contre la pauvreté on peut néanmoins lutter contre la souffrance des pauvres.
3 - Ne peut-on pas trouver à partir de là une autre solution pour adoucir le malheur des pauvres ?
On trouve un peu partout des vieux dur-à-cuire qui racontent que dans leur enfance il y avait 12 enfants à la maison, qu’il n’y avait pas toujours suffisamment de pain pour tous, mais qu’il y avait du rire et des chansons pour tous. Et que c’était bien.
Donc allons y : si on n’a pas de pain, qu’au moins on ait des jeux.
TF1, facteur de cohésion sociale !
No comments:
Post a Comment