Créer c’est résister / Résister c’est créer.
Stéphane Hessel – Indignez-vous !
On comprend que Miss.Tic ne garde que la première partie de ce slogan, car elle est artiste et c’est à la création qu’elle a affaire.
Que par ailleurs elle descende dans la rue et qu’elle en reprenne la seconde partie, on n’en doutera pas.
Ce que Stéphane Hessel souligne dans cette injonction qui vient clore son petit livre, c’est qu’on ne peut pas en séparer les deux parties qui la constituent.
Créer, c’est résister : oui, car rien ne sera nouveau sans subir l’opposition de l’ordre ancien.
Mais surtout, résister, c’est créer : ce qui est un paradoxe.
On pourrait croire en effet que résister ne fait que conserver quelque chose, et donc qu’il n’y a nulle création à en attendre. Oui, sauf si on admet qu’on ne résiste que pour créer et que la résistance soit en réalité l’effort pour faire éclore quelque chose de neuf.
La résistance dont parle Hessel est celle à laquelle tout français se réfère : celle qui a lutté contre l’occupant allemand durant la seconde guerre mondiale. Là, résister était une question de vie ou de mort. Il s’agissait de faire revivre la nation humiliée et aliénée par un régime de soumission et d’abdication. Peut-être pas « créer » - mais à coup sûr « re-créer ».
Toute la portée de cette injonction livrée dans cet opuscule consiste à montrer que ce qui s’est joué dans les brumes de l’occupation se rejoue aujourd’hui dans les injustices dont on nous assure qu’elles sont dans l’ordre inéluctable du monde.
Donc, par d’hésitation : comme Miss.Tic, nouez un bandana autour de votre tête, armez-vous d’un sabre et d’un poignard et partez à l’assaut du vieux monde.
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