Monday, May 16, 2011

Citation du 17 mai 2011

Tout n'est pas politique, mais la politique s'intéresse à tout.

Nicolas Machiavel

Tout n'est pas politique, mais la politique s'intéresse à tout : faut-il dire Tant mieux ! ou bien faut-il dire Hélas ! ?

Déjà, on pourrait se dire qu’il est bizarre que la politique s’intéresse à tout, y compris à ce sur quoi elle n’a pas prise.

Que les amoureux se réconcilient après s’être brouillés, que les enfants soient mignons et intelligents, que l’herbe de nos pelouses soit verte et qu’elle sente bon le foin quand on l’a tondue : voilà ce que les politiques ne peuvent faire, mais il est pourtant très important qu’ils soient attentifs à ce que ça arrive.

Tout ce qui échappe à la politique, c’est la vie privée avec tout ce que ça comporte d’individualité et de choix personnels. Mais pourtant nous, nous qui sommes les vrais gens, nous ne nous intéressons à la politique que parce que nous croyons que ça va avoir un effet bénéfique sur notre vie privée. Voyez l’indifférence générale à propos de la politique étrangère : que m’importe que Kadhafi ou que Bachar el-Assad massacrent leur peuple – ce n’est pas ça qui fera gagner des élections (1). Si Barak Obama peut tirer un bénéfice de l’exécution de Ben Laden c’est parce que le peuple américain le considérait comme une menace d’attentats sur le territoire Américain – surtout quelqu’un qui a humilié les américains, tous, un par un.

On fait parfois grief à Machiavel d’être cynique et de donner à penser que les Princes qui nous gouvernent n’ont qu’un seul but : garder le pouvoir. Mais nous devons aussi comprendre qu’ils ne le peuvent qu’avec notre complicité. On veut croire à la Providence (dont on disait il y a peu qu’elle fait bien mal les choses) incarnée par tel ou tel candidat et c’est ainsi qu’elle fait retour sur le devant de la scène à chaque campagne électorale (2).

La politique s’intéresse à tout parce qu’il faut faire croire aux électeurs qu’on est avec eux dans la proximité – quand bien même ça supposerait de « tâter le cul des vaches ».

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(1) Ni qu’on fait de l’Audimat dans les J.T.

(2) J’avais terminé ce billet quelques jours avant que survienne l’extraordinaire affaire DSK. Si on trouve normal que les hommes politiques fassent quelque chose pour que la vie privée des citoyens soit la meilleure possible, en revanche on tombe à la renverse quand on s’aperçoit que leur vie privée à eux peut interférer avec leur vie publique.

Alors, maintenant pour chaque élection il va falloir éplucher le passé de chaque candidat, non seulement pour savoir s’il n’a pas une maladie mortelle, s’il n’a pas spolié les biens d’une riche veuve, ou encore fraudé le fisc, mais en plus il faudra savoir s’il ne tripote pas les petites filles dans les coins sombres ?

On n’en finit plus…

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