Le clou qui dépasse appelle le marteau.
Proverbe japonais
Le clou qui dépasse appelle le marteau – Je traduis :
- C’est la rébellion qui entraîne la répression, et non l’inverse.
- L’individualité qui sort du rang est comme le clou qui dépasse : un désordre.
- La beauté est dans l’ordre et non dans le désordre.
- Donc : le marteau est l’instrument de l’ordre – et de la beauté.
Quant à la forme, on ne peut qu’admirer la concision du proverbe japonais : décidément les inventeurs des Haïkus sont des maitres dans l’art de dire beaucoup avec peu de mots. On devrait inviter des communicants japonais pour la prochaine campagne électorale : ça nous gagnerait du temps.
Quant au fond, on peut être sceptique : le conformisme institutionnalisé est-il une bonne chose ?
On va sans doute le savoir bientôt en observant non les japonais, mais les chinois. On nous dit que les chinois sont des bucheurs sans égal, que chez eux, ceux qui ne le sont pas meurent de faim, et que les autres sont prêts à nous dévorer tout crus parce qu’ils sont habitués à travailler 18 heures par jour avec 8 jours de vacances dans l’année.
Et pourquoi ce travail acharné ? Parce qu’il s’agit pour eux non d’inventer, mais de reproduire : il faut tout connaitre par cœur pour ne pas se tromper en refaisant. Et ça c’est du boulot.
Soit. Mais que valent-ils dès qu’il faut inventer, modifier, créer ? Que ce soit dans l’organisation de l’entreprise, dans les process de fabrication, dans l’innovation industrielle, il y a toujours un moment où le respect de la hiérarchie est un frein plus qu’un accélérateur, des moments où – comme on dit – il faut « renverser la table ».
Je crains fort que le chinois qui aura envie de renverser la table ne reçoive un bon coup de marteau.
Et même de marteau piqueur.
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