Tout est perdu fors l’honneur.
François 1er – Pavie, 24 février 1525
Voyez comme on est : on veut bien se rappeler que 1515 est la date de la bataille de Marignan parce qu’on l’a gagnée, mais que 1525 (seulement 10 ans plus tard !) soit l’anniversaire de la défaite de Pavie, ça on n’arrive pas à se le mettre dans la tête…
Bon, passons… Reste que cette formule est bien énigmatique : comment peut-on tout perdre et malgré tout avoir l’honneur sauf ? (1)
Qu’est-ce qu’il a fait, François 1er pour sauvegarder son honneur ? Devant le retournement de situation qui le rendait vulnérable durant le siège de Pavie, il refuse de lever le siège et de se retirer, affirmant : « un Roi de France ne recule pas devant ses ennemis et ne change pas ses projets d'après leurs caprices ».
Ça, c’est de la constance ! J’en connais qui devant des retournements de situations économiques affirment de la même façon qu’ils ne vont pas modifier leur politique fiscale (2), sous prétexte qu’on n’en change pas tous les jours…
Donc, l’honneur, c’est de faire selon sa volonté et pas selon celle des autres – en particulier celle des ennemis du Prince.
Quant à ce qui est arrivé ensuite, voyez plutôt : « François 1er prisonnier de Charles Quint en Espagne signe le traité de Madrid, par lequel il cède la Bourgogne à Charles Quint, renonce à la Flandre, au Milanais et à Naples. Le traité prévoit encore la libération du Roi, contre une forte rançon et un échange avec ses deux fils : le Dauphin François et Henri. L'échange se fera le 17 mars 1526 et les deux fils de François Ier resteront en captivité jusqu'au 1er juillet 1530. Les autres termes du traité ne seront jamais respectés par le Roi car il estimera que "tout homme gardé ne peut avoir obligation de foi". » (Lu ici)
Autrement dit on peut sauvegarder son honneur tout en mentant et en trahissant sa parole.
Inutile de dire que nos dirigeants politiques sont tous des émules de notre bon roi François…
(1) François 1er aurait en réalité écrit à sa mère Louise de Savoie : "Madame, pour vous avertir comme se porte le reste de mon infortune, de toute chose ne m'est demeuré que l'honneur et la vie qui m'est sauve"
(2) A ne lire que par ceux qui ceux qui vivent au-delà de nos frontières : l’exemple évoqué est celui du « bouclier fiscal ».
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