En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un événement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi.
Franklin D. Roosevelt – Discours, entretiens et autres sources
L’événement apparaît comme la trace de l’inévitable contingence de l’histoire, le fait que les effets sont toujours « en débordement sur leur cause » (H. Arendt). L’événement doit alors être compris dans son originalité irréductible et non pas « expliqué », c’est-à-dire intégré à une causalité.
Source : Dictionnaire la Philosophie de A à Z
Quand on lit cette pensée de Roosevelt on se dit qu’aujourd’hui, ou bien il nous faudrait à nouveau des hommes aussi clairvoyants que lui, ou bien nos politiciens le sont encore réellement et alors il faut les traduire devant un tribunal pour haute trahison.
Parce que tous les malheurs qui nous frappent, s’ils étaient prévisibles, alors que n’ont-ils fait le nécessaire pour les atténuer ?
Supposons qu’ils soient aussi clairvoyants que Roosevelt le dit : quelles options s’offrent à eux devant un malheur imminent ?
1 – Faire comme Churchill qui disait à ses compatriotes en 1940 : Je vous promets de la sueur, du sang et des larmes ?
2 – Faire comme les dirigeants grecs voyant s’enfler leur déficit : maquiller les comptes et fermer les yeux sur l’inévitable catastrophe financière qu’on observe à présent ?
3 – Faire comme le président américain Georges W. Bush, s’adressant aux habitants de la Nouvelle–Orléans à la veille du passage de l’ouragan Katrina : Je vais prier pour vous ? (1)
Il y a donc deux choses à déterminer :
- Premièrement si tous les événements sont prévisibles, ou bien si, comme le dit excellemment Arendt, ils sont des effets en débordement sur leur cause.
- En suite si pour les événements qui resteraient prévisibles il est en notre pouvoir de les contrecarrer.
A quoi servent les dirigeants politiques si les événements sont les uns imprévisibles et les autres inévitables ? Franchement on pourrait aussi bien économiser sur leurs traitement en les supprimant : ils ne servent à rien.
L’histoire des maisons de Vendée que le gouvernement veut raser parce qu’inondables nous le rappelle : on ne peut rien contre les forces naturelles, et l’exemple de la Louisiane (2) nous le rappelle aussi.
Mais, si on ne peut rien contre la nature, on peut quelque chose « avec » : si on peut prévoir ses effets on peut encore s’y préparer ; et donc raser les maisons indûment construites en zone inondables.
Quoi de politique là dedans ? Un bon ingénieur des Ponts et Chaussées ferait tout aussi bien l’affaire.
(1) C’était il est vrai après avoir déclaré l’état d’urgence.
(2) Je pense ici à l’ouragan, pas à la marée noire
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